« Un monde de vieux ». Plus du tiers de la population nippone a plus de 65 ans. En raison de la faiblesse du montant des pensions de retraite, les Japonais sont nombreux à travailler jusqu’à 80 ans.

Une femme âgée est assise dans son magasin de fruits à Tokyo, au Japon, le 18 septembre 2023.

Le restaurant Hopu-Ken sert des ramens depuis 1960. Face au stade des Jeux olympiques de 2021, au cœur de Tokyo, la devanture jaune du restaurant est toujours ouverte en grand. On y avale son bol debout. Le soir venu, c’est un repaire de chauffeurs de taxi. Ils s’y retrouvent pour s’accorder une pause rapide pendant leur journée, qui dépasse souvent les vingt heures de travail d’affilée.

Beaucoup sont âgés et occupent cet emploi par obligation, faute de revenus suffisants pour vivre leur retraite. « Mon premier emploi était commercial. Faire du porte-à-porte, ce n’était pas pour moi. J’ai arrêté et je suis devenu taxi », explique l’un d’eux, grand et massif, désirant conserver l’anonymat. A plus de 65 ans, il ignore jusqu’à quand il pourra conduire. Un mal de dos récurrent pourrait l’obliger à arrêter plus tôt qu’il ne le souhaite.

Travailler longtemps après l’âge de la retraite n’a rien d’exceptionnel dans un Japon dont la population active décline en raison du vieillissement. Un tiers de la population a plus de 65 ans. Selon les statistiques officielles, 10,1 % des Japonais ont même plus de 80 ans, ce qui représente 12,6 millions de personnes sur cet archipel de 125,1 millions d’habitants. Face à la grave pénurie de main-d’œuvre frappant les entreprises, le gouvernement enchaîne les assouplissements de textes pour autoriser à exercer de plus en plus tard. Depuis septembre 2023, les conducteurs de taxi peuvent ainsi travailler jusqu’à 80 ans.

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