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Le Bangladesh va ouvrir la procédure d’extradition de Sheikh Hasina, réfugiée en Inde

L’ex-première ministre bangladaise déchue séjourne en Inde depuis sa fuite de Dacca, le 5 août. Narendra Modi, le chef du gouvernement indien est un proche de la fugitive mais il risque, s’il ne la livre pas aux autorités, de voir Dacca se tourner vers la Chine.

Par  (New Delhi, correspondante)

Manifestation célébrant le premier mois de la démission de l’ancienne première ministre bangladaise, Sheikh Hasina, à Dacca, le 5 septembre 2024.

La justice du Bangladesh va demander l’extradition de Sheikh Hassina, réfugiée en Inde depuis le 5 août. L’ancienne première ministre, 76 ans, avait dû fuir précipitamment Dacca, en hélicoptère, chassée par la rue et lâchée par l’armée. Elle s’était posée dans la banlieue de la Delhi et séjourne depuis en Inde dans un lieu secret et protégé.

Le procureur général du Tribunal des crimes internationaux, Mohammad Tajul Islam, tout juste nommé à la tête de cette juridiction, instaurée en 2010 pour enquêter sur des atrocités commises durant la guerre d’indépendance de 1971 avec le Pakistan, a annoncé devant la presse, dimanche 8 septembre, sa décision de lancer la procédure d’extradition. Il accuse la fugitive d’avoir commis des « massacres » durant ces quinze dernières années à la tête de ce pays de 170 millions d’habitants. Ce même tribunal a déjà reçu douze plaintes contre Hasina et huit autres personnes de son cabinet ou des officiers pour « meurtre », « génocide » et « crimes contre l’humanité ». D’autres actions, pour divers motifs, ont été déposées devant d’autres juridictions du pays contre l’ex-première ministre.

La procédure d’extradition devrait être facilitée par un traité signé entre l’Inde et le Bangladesh en 2013 et amendé en 2016 pour maîtriser l’insurrection et le terrorisme le long de la frontière commune de 4 000 kilomètres. Les deux pays se sont engagés à remettre les personnes accusées ou condamnées pour des crimes passibles d’une peine minimale d’un an d’emprisonnement, à la condition que le crime soit reconnu comme une infraction punissable des deux côtés. Selon les juristes, le cas Hasina entre dans le cadre de ce traité. Elle risque des peines très lourdes dans ce pays qui applique encore la peine de mort.

Ses adversaires et les étudiants qui ont mené la révolte réclament

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