De retour d’un voyage en Asie, le chef de l’Eglise catholique a reconnu que Rome avait été informé de la conduite du fondateur d’Emmaüs, au moins après sa mort. Le pontife argentin a appelé à la transparence et évoqué des faits « démoniaques ».
Le Vatican était au courant depuis des années de la conduite de l’abbé Pierre, aujourd’hui accusé d’agressions sexuelles par plusieurs femmes, dont des mineures, a révélé le pape François de retour de son long périple en Asie, vendredi 13 septembre. « Je ne sais pas quand le Vatican l’a appris. Je ne sais pas. Je ne sais pas parce que je n’étais pas ici [il a été élu en 2013], et ça ne m’est pas venu à l’esprit d’effectuer une recherche sur cela. Mais certainement, après la mort [de l’abbé Pierre, en 2007], c’est sûr. Mais avant, je ne sais pas », a répondu le chef de l’Eglise catholique à une question du Monde lors d’une conférence de presse, dans l’avion reliant Singapour à Rome après douze jours de voyage en Asie. « L’abus sexuel des enfants et des mineurs est un crime ! C’est une honte ! », a condamné le souverain pontife, alors que la plus jeune victime connue de l’abbé Pierre avait 8 ans au moment des faits.