vortements « après la naissance », réfugiés haïtiens mangeurs de chats et de chiens : le candidat républicain noie les sujets sous les fantasmes.

Par  (Washington, correspondant)

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Donald Trump, candidat républicain à la Maison Blanche, lors du débat télévisé avec Kamala Harris, le 10 septembre 2024, à Philadelphie (Pennsylvanie).

Depuis 2015, la recette est immuable : Donald Trump puise dans les ressources sans fin des peurs et des fantasmes. Un fait divers local peut être transformé en cause nationale, une rumeur infondée en démonstration frauduleuse. Le débat télévisé entre le républicain, candidat à l’élection présidentielle américaine, et la démocrate Kamala Harris, mardi 10 septembre sur ABC, en a encore apporté la démonstration.

Le premier cas concerne l’avortement. Confrontés à la mobilisation massive de la gauche sur cette question de société depuis la décision de la Cour suprême de juin 2022 supprimant ce droit au niveau fédéral, les républicains s’accrochent à un mensonge. La gauche serait favorable à des avortements… après la naissance. Mardi, Donald Trump a prétendu que Tim Walz, le colistier de Kamala Harris, estimerait que « l’avortement au neuvième mois serait tout à fait acceptable », de même que « l’exécution après la naissance ». En juin, sur la chaîne Fox News, il déclarait déjà que des Etats « adoptent des législations permettant d’exécuter les bébés après la naissance ». Aucun Etat, évidemment, n’a adopté de texte en ce sens.

Le Guttmacher Institute, autorité en matière de suivi, estime que 1 037 000 avortements auraient été pratiqués dans le pays en 2023, malgré l’interdiction dans quatorze Etats. Au total, 94 % des procédures concernaient des grossesses au cours des treize premières semaines. Mais les républicains caricaturent les positions démocrates en dénonçant des avortements de pure convenance, à la carte, sans souci du bébé à naître. Une position à la fois cynique et insensible par rapport aux drames que vivent les femmes contraintes à un avortement très tardif.

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