Le président du Conseil national de transition (CNT) de Guinée, engagé dans une campagne pour défendre le projet de nouvelle Constitution, se fait aussi l’avocat du bilan de Mamadi Doumbouya. Entretien en vidéo.
Dans une autre vie, Dansa Kourouma, 44 ans, a été l’une des figures de proue de la société civile guinéenne. Président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne, il fut également à la tête du Forum de la société civile de la CEDEAO. Il en a gardé une certaine verve, et une force de conviction qu’il met, désormais, au service de son nouveau rôle dans la transition guinéenne.
Car depuis janvier 2022, Dansa Kourouma a changé de casquette – certains diraient qu’il a changé de bord –, devenant président du Conseil national de transition (CNT), l’« organe législatif de la transition » mis en place pour pallier l’absence d’Assemblée nationale, dissoute dans la foulée du coup d’État qui a conduit à la chute d’Alpha Condé, en septembre 2021.
Nous l’avons reçu à la rédaction de Jeune Afrique, en marge de la visite de travail qu’il mène, en cette fin de septembre, à Paris. Il se fait l’avocat du projet de Constitution qui sera soumis à référendum à une date qui, pour l’heure, n’est pas encore connue. Un texte qui a été fortement critiqué par l’opposition et que le président du CNT s’emploie à défendre, tant dans son contenu que dans la manière dont il a été rédigé. Il assure par ailleurs que la Constitution n’a pas, contrairement à la Charte de la transition, vocation à comporter l’interdiction pour les membres de la junte de se porter candidat aux élections supposées marquer le retour du pouvoir aux civils.
Maintenant que rien ne le lui interdit, Mamadi Doumbouya doit-il, ou non, se présenter à la présidentielle ? Pour Dansa Kourouma, à priori, c’est oui. Tout en insistant sur le fait que « ce sont les Guinéens qui doivent décider par les urnes qui doit conduire leur destinée », Dansa Kourouma n’en juge pas moins que Doumbouya « est un leader qui a posé des actes concrets qui ont marqué la conscience collective du pays ».