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En direct : le ministre du budget, Laurent Saint-Martin, promet un texte « dans deux semaines » et une baisse de la dépense publique

Laurent Saint Martin​, ministre chargé du Budget et des Comptes, et Antoine Armand, nouveau ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, lors de la passation à Bercy. Paris, France 22 septembre 2024 © Agnès Dherbeys /MYOP ​POUR « LE MONDE »

« La situation de nos finances publiques est grave, et je n’irai pas par quatre chemins : en 2024, le déficit public risque de dépasser 6 % du PIB », a prévenu le ministre devant la commission des finances de l’Assemblée nationale.

Le déficit public français « risque de dépasser » 6 % du PIB cette année, contre 5,1 % initialement attendus, a déclaré mercredi le ministre du budget, Laurent Saint-Martin.

M. Saint-Martin a détaillé les deux « principales raisons » du dérapage massif du déficit public en 2024 : d’abord des recettes fiscales « moins importantes que ce qui était attendu », un écart qui s’explique, selon lui, « par la composition de la croissance, davantage tirée par les exportations que par la consommation », engendrant moins de TVA qu’espéré.

Cela s’explique aussi « par l’attentisme des acteurs économiques depuis quelques mois, et qui dit moins d’activité dit moins de recettes », a-t-il continué. Les entreprises en particulier ont suspendu de nombreux investissements et embauches en attendant de savoir quel premier ministre succéderait à Gabriel Attal après la dissolution de l’Assemblée nationale, en juin.

Par ailleurs, « les dépenses des collectivités territoriales ont été plus élevées que la trajectoire ne le prévoyait, de l’ordre de 16 milliards d’euros pour 2024 », a-t-il encore ajouté.

La France a obtenu de la Commission européenne un délai jusqu’au 31 octobre pour présenter sa trajectoire pluriannuelle concernant les finances publiques, un document qui était initialement attendu en septembre, a annoncé mercredi le ministre de l’économie et des finances, Antoine Armand.

« Ma mission est de conserver un lien de confiance avec nos partenaires et de leur présenter une trajectoire économique et financière qui soit à la fois soutenable, cohérente et crédible », a-t-il déclaré devant les députés de la commission des finances.

« J’ai demandé et obtenu un délai supplémentaire jusqu’au 31 octobre pour transmettre [cette trajectoire] à la Commission européenne », a-t-il ajouté, en précisant échanger avec ses « homologues européens » depuis sa prise de fonctions.

Le ministre du budget et des comptes publics, Laurent Saint-Martin, a annoncé mercredi qu’il présenterait le projet de budget pour 2025 « dans deux semaines » devant le Parlement, soit le 9 octobre, préconisant « prioritairement » une baisse des dépenses pour assainir les finances publiques.

« Avant de revenir dans deux semaines vous présenter le futur projet de loi de finances, je veux aujourd’hui vous dire quelle est ma vision du chemin que nous devrons emprunter si nous voulons retrouver une trajectoire soutenable et responsable », a-t-il déclaré devant les députés. « La situation de nos finances publiques est grave, et je n’irai pas par quatre chemins : en 2024, le déficit public risque de dépasser 6 % du PIB », a prévenu le ministre devant la commission des finances de l’Assemblée nationale.

« Nous ne redresserons pas nos finances publiques avec d’une part la baisse de la dépense publique et de l’autre le levier fiscal en même temps, ça ne marchera pas », a poursuivi M. Saint-Martin. « Nous redresserons les comptes en réduisant nos dépenses d’abord et prioritairement », a-t-il conclu.

Une politique « favorable aux entreprises sera conservée », déclare le ministre délégué chargé de l’industrie, Marc Ferracci (Renaissance)

Admettant que des adaptations seraient à prévoir, le ministre délégué chargé de l’industrie, Marc Ferracci, a assuré mercredi que « le cap d’une politique favorable aux entreprises (…) sera[it] conservé ».

Au cours de son premier déplacement, dans une usine de l’entreprise Vlad située en Indre-et-Loire, il s’est félicité « des résultats extrêmement probants ces dernières années », notamment à travers « le plan France Relance, le plan France 2030 ou [Territoires] d’industrie », et a salué son prédécesseur, Roland Lescure.

Au sujet de la réindustrialisation, M. Ferracci a assuré qu’il tenterait d’être « dans l’anticipation des difficultés économiques et sociales que connaissent un certain nombre d’acteurs industriels » mais aussi des salariés éventuellement touchés. Le ministre délégué a précisé qu’il insisterait sur les ouvertures d’usines, la création et la relocalisation des entreprises industrielles.

Réputé très proche d’Emmanuel Macron et coauteur du programme pour l’emploi du candidat en 2017, M. Ferracci a dit vouloir « faire aimer l’industrie » au plus grand nombre, citant les jeunes et les femmes, notamment pour faire face « aux difficultés de recrutement dans un grand nombre d’entreprises industrielles ».

  • Quatre jours après la nomination du gouvernement de Michel Barnier, les chefs des groupes parlementaires du « socle commun » qui soutiennent l’exécutif autour du premier ministre se réunissent cet après-midi à Matignon.
  • Après les propos tenus mardi par le nouveau ministre de l’économie, Antoine Armand, qui avait déclaré que le RN n’appartenait pas à l’« arc républicain », plusieurs personnalités politiques ont réagi aujourd’hui. « Le RN [Rassemblement national] porte des idées qui sont dangereuses pour le pacte républicain », a estimé la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher (Renaissance). Son prédécesseur, Christophe Béchu (Horizons), a considéré que traiter les députés LFI (La France insoumise) et RN « comme des députés de seconde zone [était] une erreur ».
  • Gérard Larcher (Les Républicains), président du Sénat, a déclaré que « l’attitude du gouvernement » devait être « de parler à tout le monde ». Olivier Faure a affirmé, de son côté, que « Michel Barnier gouvern[ait] sous la tutelle de l’extrême droite ». Le premier secrétaire du Parti socialiste a dénoncé « une porosité idéologique manifeste entre la droite et l’extrême droite ». Au même moment, François Hollande déplorait « l’appel de Michel Barnier à Marine Le Pen », que l’ancien chef de l’Etat considère comme « grave » et représentant un « aveu » de la « dépendance du gouvernement » au parti d’extrême droite.
  • Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a préconisé un « cocktail » de hausses d’impôts ciblées et de baisses de dépenses : « Quand une famille vit au-dessus de ses moyens et qu’elle n’arrive pas à boucler son budget, et c’est le cas de la France, on peut diminuer ses dépenses ou on peut augmenter ses recettes. Le bon sens, c’est qu’aujourd’hui il faut faire les deux. »
  • Après le meurtre de Philippine, étudiante dont le corps a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, et l’arrestation d’un suspect mardi en Suisse, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré sur X : « Ce crime est abominable. (…) C’est à nous, responsables publics, de refuser la fatalité et de faire évoluer notre arsenal juridique, pour protéger les Français. »
  • M. Faure a exprimé son désaccord avec Lucie Castets, qui avait dit la veille vouloir régulariser tous les sans-papiers. « Je ne suis pas d’accord avec cette position qui n’est pas la nôtre », a-t-il réagi.
  • La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a demandé au gouvernement d’« enterrer » la réforme de l’assurance-chômage et d’« abroger » la réforme des retraites, au cours de la deuxième journée de rencontres entre les partenaires sociaux et le premier ministre.
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